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VOL AU DESSUS DES MERS

 

 

 

 

 Diorama, article et photos de Christophe VALLIER.

 

Partie de Norfolk le 15 mai 1944, la Task Force 22.3 commandée par le Captain Daniel V. Gallery a pour but de mener une patrouille de lutte anti-sous-marine au niveau des côtes atlantiques de l’Afrique du Nord et plus précisément au large des Canaris. Elle est composée d’une flottille de 5 destroyers l’USS Pillsbury, l’USS Pope, l’USS Flaherty, l’USS Chatelain, et l’USS Jenks et du porte avion d’escorte CVE 60 USS Guadalcanal embarquant la VC-8 une unité composite, constituée de bombardiers - torpilleurs TBF Avenger et de chasseurs FM-2 Wildcat.

 

Photo U.S. Navy - U.S. Federal Government - Public Domain

 

Le 4 juin, alors que la mission est sur le point de s’achever, un U-Boat type IX, l’U-505 est détecté puis grenadé par le destroyer Chatelain. Le captain Gallery décide de n’envoyer qu’une patrouille de chasseur pour repérer le bâtiment immergé en eaux peu profondes. Le lieutenant Wolffe W. Roberts à bord de l’appareil F-7 est catapulté à 6H55 suivi une minute plus tard de son ailier l’Enseigne John W. Cadle Jr. sur le F-1. De nouveau grenadé, son gouvernail endommagé, le sous-marin fait surface dans une nappe d’huile et se met à tourner en rond. Il est alors arrosé par toutes les armes automatiques des destroyers et des deux Wildcat qui n’ont que leurs 4 armes de bord, des mitrailleuses de 12,7mm.

 

Photo U.S. Navy - U.S. Federal Government - Public Domain

 

Après plusieurs passes, les marins de la Kriegsmarine abandonnent leur navire, laissant ouverte les écoutilles, sans avoir le temps de terminer la procédure de sabordement, l’officier mécanicien étant tué pendant le mitraillage, ce sera la seule victime de ce combat. Le sous-marin commence à s’enfoncer par la poupe. Le Pillsbury  envoie une équipe d’abordage de 8 hommes, pour essayer de récupérer l’U-505, pendant que le Chatelain et le Jenks récupèrent les naufragés.

 

Photo U.S. Navy - U.S. Federal Government - Public Domain

 

Quelques courageux, venus en renfort du Guadalcanal, montent sur la proue pour tenter de rééquilibrer le bâtiment, pendant que d’autres l’inspectent. Il a embarqué beaucoup d’eau, et pour amorcer les pompes il faudrait relancer les machines, manoeuvre impossible dans l’immédiat, les trois compartiments arrières étant noyés. Mais une solution originale va s’imposer, le porte-avions va remorquer l’U-505 à haute vitesse, faisant tourner les hélices et donc les alternateurs, rechargeant ainsi les batteries pour faire fonctionner les pompes.

 

Photo U.S. Navy - U.S. Federal Government - Public Domain

 

L’opération est une réussite, la task force traverse l’océan, retour au pays. La première partie du voyage s’effectue avec le sous-marin en remorque derrière le Guadalcanal, quelques photos témoigneront de cette incongruité. Elles montrent des avions en courte finale crosse sortie au dessus de l’U-505. Le remorqueur USS Abnaki prend la relève. Le 19 juin 1944 ils arrivent aux Bermudes.

 

Photo U.S. Navy - U.S. Federal Government - Public Domain

 

L’affaire restera confidentielle, les allemands ne devant pas savoir que leur navire et tous ses secrets étaient tombés aux mains des alliés. Les familles, quant à elles, resteront dans le doute jusqu’à la fin du conflit.

 

Photo U.S. Navy - U.S. Federal Government - Public Domain

 

Après Guerre, l’U-505 sera présenté quelques temps au public, puis oublié, condamné à la ferraille… Mais c’est sans compter sur l’Amiral Gallery, qui y voit une pièce historique digne d’être conservée dans un musée, après un certain nombre de démarches, le sous-marin sera attribué au Musée des Sciences et de l’ Industrie de Chicago, ville natale du marin. Exposé dehors jusqu’en 1997, il sera restauré et descendu dans un hall d’exposition creusé sous le parvis du musée. Un détour indispensable à tout passionné d’histoire qui visite "Windy City".

 

LE DIORAMA :

 

 

L’ AVION

 

Une seule maquette existe au 1/48 actuellement, il s’agit du modèle SWORD, qui est tout à fait convenable. Cependant, ne l’ayant pas eu  en ma possession, je me suis résolu à modifier le F4F-4 de chez TAMIYA, une maquette de grande qualité. Un kit de conversion avait été mis sur le marché en son temps par la défunte marque KMC, devenue introuvable, le retroussage de manches va s’imposer…pour notre plus grand plaisir.

 

Le fuselage s’assemble sans problème, il faut penser à y insérer un cockpit amélioré grâce à un set de photodécoupe EDUARD et le train d’atterrissage au mécanisme complexe, mais parfaitement conçu par les techniciens japonais.

 

Si l’on n’opte pas pour la photodécoupe, il faudra penser à supprimer les partie externes du plancher, car comme beaucoup de ses contemporains le Wildcat en est dépourvu, les pieds du pilote, hors palonnier, reposent sur deux glissières.

 

Les sorties d’échappements prévues à l’avant du fuselage sont creusées, un apport de carte plastique est à prévoir pour éviter de passer au travers de la pièce d’origine.

 

La dérive plus grande que sur les premières versions sera à rehausser, en la prolongeant d’un morceau de carte plastique, le gouvernail de direction subira le même traitement.

 

La voilure devra être modifiée puisque le FM-2 perd ses deux .50 externes pour ne conserver que les 4 armes centrales. Les panneaux de voilure s’en trouvant en conséquence modifiés, il est impératif de consulter les plans. Les plus fiables étant à mon goût ceux du DETAIL IN SCALE N°65. Un autre point à ne  pas omettre est la suppression des radiateurs d’intrados, intégrés dans le moteur R-1820.

 

Transition toute trouvée pour aborder la point le plus technique de cette transformation : le moteur. Plusieurs possibilités s’offrent à vous, la meilleure est le modèle CMK. Le capot doit être refait entièrement, il est plus large et moins long, c’est logique, car un moteur de 9 cylindres en remplace un autre de 14 en double étoile. On se référera une fois encore au DETAIL IN SCALE et aux photographies de la vraie machines, facilement disponibles, l’avion étant bien représenté chez les collectionneurs de warbirds. Le capot d’origine a été utilisé comme base puis rechargé en carte plastique avant d’être façonné aux formes voulues. Il faut penser à prévoir la gravure des volets de refroidissement, les nôtres ont été présentés ouverts.

 

L’hélice, c’est une Curtiss Electric, bien différente de l’Hamilton Standard fournie. Le moyeu et sa casserole sont refaits en tube plastique et les pales sont découpées dans les pales de l’hélice, inutilisable, du Skyraider MATCHBOX au 1:48.

 

Les gouvernes sont désolidarisées de la cellule et positionnées de façon dynamique, les volets sont créés de toute pièce et abaissés.

 

La verrière est une belle pièce en acétate thermoformé de chez FALCON, disponible aussi chez SQUADRON en conditionnement individuel.

 

Côté armement, les orifices des armes de bord sont masqués par des bandes de toile, représentées par un petit morceau d’adhésif peint en beige. Les supports des bidons sont refaits conformément aux modèles équipant les FM-2 (CF documentation citée)

 

 

 

La décoration est faite entièrement à la peinture, il n’y a aucun décalque "à l’eau" seuls des lettre transferts sont utilisées pour les plus petits caractères. L’avion revêt le camouflage "ASW  Atlantic" bicolore, avec un intrados blanc et un extrados gris FS36231. Le N°7 a été choisi, c’est le premier appareil à avoir décollé, alors qu’il était en alerte sur la catapulte du Guadalcanal.

 

LE PONT D’ENVOL :

 

 

A la différence de ce que l’on voit habituellement en exposition, nous avons choisi de représenter le pont jusqu’à la rangé de pièces antiaériennes, qui ceinturait littéralement le navire. Pour débuter, il faut repérer la zone reproduite, en s’aidant d’un plan disponible dans le Squadron Signal n°9 consacré aux CVE et de photos des porte-avions de la classe Casablanca.

 

 

La base est entièrement en carte plastique, renforcée par des équerres. Les lattes sur le pont, le morceau d’ascenseur et le rail du sabot de la catapulte sont gravés à la pointe à tracer. Le boulevard (passerelle entourant le pont d’envol) est équipé de ses radeaux et filets de protection (en tulle de récupération).

 

 

La pièce la plus technique à produire reste cependant le canon anti-aérien Oerlikon de 20mm. Un modèle au 1.48 était prévu chez l’ARSENAL, mais n’est jamais paru. Aussi aurons-nous recours une fois de plus au scratch. La documentation abonde sur le net, dessins techniques, plans et dimensions permettent de faire un modèle assez convaincant. Les matériaux utilisés sont les profilés EVERGREEN et quelques morceaux de micro-tube en aluminium. Le viseur est un collimateur électrique, une option est possible pour l’ancien système à réticules, à condition d’en trouver un en photodécoupe. Le ressort est tourné à partir de fil de laiton de 3/10.

 

 

 

 

Les figurines proviennent toutes de la gamme HECKER & GOROS, elles sont en métal blanc et de très bonne qualité. Attention toutefois, elles ne se marient pas forcément avec les autres figurines au 1.48, car elles sont assez grandes. Une petite touche humoristique a été ajoutée, s’inspirant librement d’une célèbre bande Dessinée aéronautique, elle montre un marin ayant renversé un pot de peinture par inadvertance. 

Voilà une petite scène évocatrice de la fin de la Bataille de l’Atlantique, lorsque les "loups" de Doenitz passèrent du rang de prédateur à celui de gibier.

 

 

 

 

 

 

 

 

   

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