Le 9 juin à 2 heures du
matin le détachement précurseur arrive à Limoges avec
entre autres le Sturmbannführer Otto Diekmann commandant
le 1er Bataillon du "Der Führer" et Helmut Hämpfe "Héro
N° 1" de la Division commandant le 3ème Bataillon.
A Tulle, le
9 juin au petit matin, les SS prennent en otage des
centaines d’hommes et les rassemblent dans la
manufacture. Après un tri absurde et arbitraire qui
durera des heures, 99 hommes de 17 à 42 ans sont pendus
aux balcons de la ville dans un climat de terreur sous
les yeux de la population, 149 hommes sont déportés dont
101 ne reviendront pas des camps de concentration.
Ces hommes n’ont pas été les seules victimes. Le 7 juin,
18 gardes-voies avaient été assassinés à bout portant
par l’armée allemande et le 8 juin, 6 maquisards tués
par la Das Reich à Pounot de Laguenne lors d’une
expédition de nuit décidée par l’Armée Secrète.
Le SS Brigadeführer
Lammerding et son état-major s'installent au Central
Hôtel de Limoges. Le Sturmbannführer Diekmann loge son
Bataillon dans le secteur de Rochechouart-Saint-Junien.
Titulaire de la Ritterkreuz,
le "Héro n°1" est un ami personnel du Général Lammerding.
Il établit le soir même son cantonnement à
Saint-Léonard-de-Noblat mais en part sans délai pour
prêter main forte à la garnison qui venait de reprendre
Guéret après sa libération des 7 et 8 juin par les F.F.I
auxquelles s'étaient ralliées les élèves officiers de la
Garde.
C'est au retour de Guéret ,
après avoir accroché 2 camions de F.F.I. et fait
massacrer 29 jeunes maquisards que le Sturmbannführer
Kämpfe fut capturé par le détachement de sergent Canou
de la 1ère Brigade de marche du Colonel Guingouin,
revenant de
faire sauter le pont de Royères.
L'arrestation de Kämpfe eut lieu entre 20 et 21 heures
près de l'allée de Vernon (Moissannes -
Saint-Léonard-de-Noblat).
Faites un
exemple !
L'ordre
émanait de Hitler. Si vous êtes harcelés par les maquis,
faites un exemple ! La terreur, portée par la rumeur
était pour Hitler le seul moyen de mettre fin aux
incessantes attaques.
Le 9 juin toujours, mais
dans l'après-midi, l'Etat-Major de la "Das Reich"
demande à Filliol, chef du 2ème service de la Milice,
accompagné par 4 autres miliciens de "Choisir" un bourg
à anéantir pour monter une action punitive.
le choix s'est porté
sur Oradour-sur-Glane ! Et pour cause , c'était un
village tranquille où les Limougeauds avaient l'habitude
d'y faire leur marché en fin de semaine. Pour des
raisons tactiques, les maquisards évitaient ce bourg
tout en longueur et pratiquement parallèle à la route
nationale 141 Limoges - Angoulême très fréquentée par
les Allemands.
A
18 heures
arrive à
Limoges
l'ordre de l'O.K.W. de partir pour le front de Normandie
Les soldats
du 3° Bataillon "Der Führer" recherchent leur commandant
une partie de la nuit. Ne le trouvant pas ils alertèrent
le Général Lammerding, ami personnel de Kämpfe. Le
général ne pouvait pas croire à sa dispatition
définitive. Malgré les ordres du Haut-Commandement de
rejoindre au plus vite le front de Normandie il stoppa
la Division. Il voulait à tout prix récupérer Kämpfe. On
n'abandonne pas aussi vite le "Héros N° 1" . Oradour et
ses habitants avaient, eux, cessé d'exister ... Kämpfe
ne pouvait pas servir de prétexte à la folie d'Oradour,
car Lammerding le croyait toujours vivant ...
Ne voulant pas abandonner le
héros n°1, Lammerding extrait un émissaire - le maquisard Laudouenneix -
de la prison de Limoges et le charge de contacter Guingouin pour lui
proposer d'échanger
Kämpfe contre 50 patriotes emprisonnés à Limoges, (parmi lesquels figurait
probablement Violette Szabo). Mais au moment d'accepter cette offre arriva la nouvelle de l'acte de
terreur perpétré le 10 juin à Oradour-sur-Glane. L'échange n'aura pas lieu
et l'ordre sera donné d'exécuter Kämpfe.
La division "Das Reich" quittera
le Limousinle 12 juin à 5h30 soit 48 heures après l'ordre reçu. Le
Général Eisenhower reconnaîtra lui-même : "que cette action des Maquis
avait sauvé la tête de pont allié ".