Target For Today
Big Friends
|
Hommage à
Violette SZABO
(GC -
CdG)
10
Juin 1944, la Division SS – "Das Reich" capture une
jeune Anglaise parachutée dans le maquis Limousin.
Violette Szabo, agent du S.O.E (Special Operations
Executive) sera exécutée en janvier 1945 au camp de
concentration de Ravensbrück.
Trois jours plus tôt, sous les ordres du général
Eisenhower,
les forces alliées débarquaient en Normandie. Pour
colmater la poche, le maréchal Rommel rameutait toutes
les divisions blindées, disponibles en France, après de
pressantes démarches auprès de Hitler.
La Panzerdivision S.S.
"Das Reich", cantonnée dans le Sud de la France,
remontait en toute hâte vers la Normandie. Elle
traversait le Limousin où les groupes de résistance
préparaient le soulèvement qui allait conduire à la
libération de la province. Partout, les maquis
s'efforçaient de retarder la marche des renforts
allemands. Les ponts sautaient, les trains
déraillaient, des embuscades étaient organisées.
Pour coordonner ces diverses actions et assurer une
liaison entre Londres et les maquis limousins, la
direction des opérations spéciales britanniques (S.0.E.)
et l'Office of Strategic Services (OSS) américain
parachutaient leurs meilleurs agents.
Le colonel Buckmaster,
chef du S.O.E. décida d'envoyer en Limousin quatre de
ceux-ci : le major Staunton (Philippe Liewer en
réalité), le capitaine Bob Maloubier,
le lieutenant Jean Guyet, officier du service secret américain
O.S.S. chargé plus spécialement des liaisons radio et le
lieutenant Violette Szabo, jeune et jolie femme qui
avait déjà accompli plusieurs missions de renseignements
pour le compte du S.O.E.
Projet Carpetbaggers - Mission 620
Tout au long de la Seconde Guerre
Mondiale, les forces aériennes alliées ont assuré le
soutien des agents infiltrés derrière les lignes
ennemies et des réseaux de résistance de la Norvège à la
Roumanie, sans lesquels les services de renseignements
n’auraient pu opérer. Le 801st / 492nd Bomb Group “The
Carpetbaggers”,
homologue américain du Group 161 de la Royal Air Force,
était basé à
Harrington
dans le Northamptonshire. Ses missions étaient
similaires à celles du Group 161 (Special Duties) de la
Royal Air Force. En 1944, le 801st/492nd Bombardment
Group de la 8th U.S.A.A.F. était le bras ailé du service
de renseignement américain récemment créé, l’O.S.S.
(Office of Strategic Services). A Harrington, les
Carpetbaggers avaient perfectionné l’utilisation des
B-24 Liberator pour le transport et le largage nocturne
d'agents, de munitions et de matériel destinés aux
groupes de résistants.
En 1944, à
l'apogée des opérations de soutien à la Résistance, les
"Carpetbaggers" s'étaient forgés une solide expérience
en matière de transport d'agents en territoire ennemi.
Des millions de tracts et de journaux de propagande,
plus de 5 000 containers et des centaines d'agents -
"Joes","Jedburgh" ou "Operational Groups" de l'O.S.S.-
avaient été largués par les équipages des Carpetbaggers.
8 juin 1944 - Il est
01h 34 - La faible lueur de la lune suffisait pour
distinguer la masse noire du B-24 Liberator qui vient
d'entrer dans la zone d'approche du terrain du "Clos",
près de SUSSAC (Haute Vienne). Avery Yancey, dans la
bulle avant du B-24, reçoit le signal du codé : la
lettre "C" émise en morse par une lampe au sol. 01h 44 :
deux agents et douze containers de matériels sont
largués à quelques mètres à gauche du signal lumineux.
Huit minutes plus tard, c'est au tour des deux autres
"Joes" de sauter, accompagnés par les effets personnels
du team. Enfin, une troisième passe permet de larguer
les dix colis destinés aux hommes du Colonel Guingouin.
Il est 01h 52 - le Liberator met le cap sur l'Angleterre
C'était la mission n°
620 - accomplie par le 36th Bomb Squadron du 802nd Bomb
Group de la 8th U.S.A.A.F. portant le nom de code
"Stationner 110B". L'appareil était un B-24D Liberator
serial 42-40538, piloté par le
Capitaine
Marvin L. Fenster, debout à gauche. A côté de lui,
Richard A. Warn, son copilote, Richard C. DAVIS,
navigateur et Avery V Yancey, le bombardier. Accroupis,
J. W. Hall, dispatcher, John C. Ringlesbach, radio,
Richard W. Thomas, mécanicien et Darwin S. Grey,
mitrailleur.
Partie de Harrington à
22h 24, le 7 juin 1944, la mission se déroula sans
encombres. L'appareil sur zone de 01h34 à 1h 52 mit
ensuite le cap sur la Charente où il largua des tracts
sur Excideuil et Ambernac,
L'avion atterrit sur sa
base à 5h 20 le 8 juin.
L'embuscade de SALON-LA-TOUR
Lors de cette mission, dans la nuit du 7 au 8
juin 1944, après la mission infructueuse de la nuit
précédente, furent parachutés au Jour (J + 2) d'un B 24
"Liberator" au Clos de Sussac,
le Major anglais Staunton, chef de mission (en réalité Philippe
Liewer), nom de code "Hamlet", le capitaine canadien
Bob Mortier (en réalité Robert Maloubier), nom de code
"Paco", auxquels se sont joints le lieutenant opérateur-radio américain de l'O.S.S. (Office of
Strategic Services), Jean-Claude Guiet et Violette
Szabo, radio et agent de liaison, nom de code "Louise".
Après ce dangereux
périple, ils furent tous hébergés dans la providentielle
maison de Mme Ribiéras, au bourg de Sussac.
Le 8 juin, l'agent S.0.E.
"Anastasie",
Jacques Dufour mit l'équipe en relation avec le maquis F.T.P.
limousin de Georges Guingouin.
Guingouin,
permier maquisard de France, à la tête du maquis de
Sussac était un chef particulièrement rigoureux, craint
dans l'ensemble du Limousin. Malheureusement pour le SOE, de tous chefs de
la
résistance dans le secteur il le moins
influencé et influençable par Londres. Tout
naturellement, dans ce contexte, me major Staunton
commandant la mission Salesman II estima
essentiel d'entrer en contact avec
un autre maquis plus coopératif avec le SOE, issu des maquis de Corréze
ou de
Dordogne. Il décida d'envoyer son courrier,
Violette Szabo, afin d'établir le contact avec eux.
Jacques
Dufour, nom de code "Anastasie" chef de section des
maquis de Sussac se porta volontaire pour conduire
"Louise" à son rendez-vous avec Poirier à Pompadour, à environ
50 kilomètres au sud.
La
division S.S. "Das Reich" fait mouvement à travers
la France. Elle doit gagner au plus vite la
Normandie pour colmater la poche qui ne cesse de
s'élargir. Le Mur de l'Atlantique ne doit pas
céder a dit ROMMEL. Les colonnes de chars
remontent en grondant la nationale 20, protégeant leur
avance dans ce Limousin infesté de maquis par des flancs
garde lancés en parallèle de la division. Çà et là, des
accrochages témoignent que cette précaution n'est pas
inutile et les pendus qui se balancent encore, accrochés
au balcons de Tulle, prouvent le désarroi des Allemands
qui brûlent les fermes, fusillent des otages... Bientôt
Limoges... Déjà, des éléments de couverture font la
pause à Saint-Hilaire-Bonnel, à Salon La Tour...
Dans
la journée du 7 juin 1944, le Général Lammerding, à
Montauban, reçoit l'ordre de l'O.B. West 3° et 2°
B.3638/44 enjoignant à la 2ème Division blindée SS de se
mettre en marche immédiatement sur la région Tulle -
Limoges. A son arrivée dans cette région, elle recevra
de nouveaux ordres de l'Etat Major du 66ème Corps
de Réserve.
L'ordre radio divisionnaire prévoit le départ pour 8
heures le 8 juin. Le 9 juin, la tête de la colonne du
4ème Régiment blindé grenadier "Der Führer" atteint
Limoges à 2 heures du matin. Il faut reconnaître que
cette unité, partie de Caussade, compte tenu de la
vitesse maximum des blindés de 40 Km/h, des pauses
nécessaires et de quelques accrochages, a marché
remarquablement bien.
Du côté des forces de la
Résistance, le Colonel Guingouin, commandant la 1ère Brigade de Marche,
n'a accepté fin mai ni d'attaquer la garnison allemande de Limoges, ni de
constituer un réduit sur le plateau de Millevaches.
En réponse à l'appel du
Général de Gaulle, le 6 juin à18 heures : "La Bataille suprême est
engagée. Pour les fils de France où qu'ils soient, quels qu'ils soient, le
devoir simple et sacré est de combattre par tous les moyens dont ils
disposent, en soldat, il est disposé à faire tout son devoir", les ponts
routiers comme celui de Masléon seront détruits ; une automitrailleuse de
la "Das Reich" sera enlevée à Sainte-Anne-Saint-Priest
Le 10 juin, Violette
décida avec "Anastasie" d'établir un contact avec
Jacques Poirier à Pompadour (Corrèze).
Ce matin-là, le ciel était gris, et la rosée brillait en
perles fines, sur les haies, les hautes herbes, les
fougères ciselées.
Le voyage ne devait pas
excéder une heure et la voiture suivait une route
sinueuse qui coupait la route nationale deToulouse.
Jacques Dufour s'arrêta
à La-Croisille-sur-Briance où Jean Bariaud les rejoint.
Il s'installa à
l'arrière de la voiture et en baissa la vitre pour
tenir, plaquée contre la carrosserie, la bicyclette
qu'il avait emmenée avec lui pour le retour de
Pompadour.
Un train chargé de matériel de guerre, très long,
menaçant avec ses armes antiaériennes montées sur les
plateformes de tête et de queue passe en ferraillant sur
la ligne Paris - Toulouse, qui à la sortie de
Salon-la-Tour, s'insère dans une tranchée hérissée de
jeunes châtaigniers sauvages et de ronces... A
l'horizon, les molles ondulations des collines se
couvrent des premiers bosquets de la profonde et
dangereuse forêt de
Châteauneuf...
Sur la petite route qui
rejoint
Salon-la-Tour,
près de la gare, la traction roule à faible allure,
Jacques Dufour est au volant. A ses côtés,
Violette SZABO a déposé une mitraillette sur ses genoux. Violette explique
le fonctionnement d'une bombe au plastic d'un type tout
nouveau, qui traîne à ses pieds! Sur le tapis de la
voiture. La jeune anglaise découvre avec
ravissement la campagne limousine, et elle se détend,
heureuse, après une nuit fertile en émotion.
Fait plutôt rare,
Jacques qui porte d'ordinaire des chemises à col ouvert
s'était mis en toilette. Il arborait même de
magnifiques gants blancs. Pour ne pas être en
reste, Violette avait chaussé des souliers à talons
hauts.
A
Salon-la-Tour, le
commandant S.S. de la colonne de flanc-garde a établi
son P.C. Des éléments de couverture surveillent
soigneusement les entrées du bourg auquel la proximité
de la voie ferrée confère une importance stratégique
tout à fait particulière. Sur la place de
l'église, à deux pas de la vieille tour mangée par le
lierre qui a donné son nom à la bourgade, les véhicules
blindés sont alignés, écrasés sous les filets de
camouflage, couverts de poussière. Les longues
antennes de radio sont déployées et les affûts
quadruples de la flak interrogent nerveusement le ciel.
Les hommes se détendent un peu, grillant une cigarette,
brossant leurs uniformes noirs des Panzers sinistrement
décorés des têtes de morts de la S.S.
"Ce
sont des Allemands"
Au volant de sa
traction Jacques a sursauté. A la sortie d'une large
courbe, alors qu'il découvre l'embranchement de la route
de Salon La Tour avec celle de la gare.
- Regardez-là, dans le
champ, souffla-t-il à Violette... Quelque chose bouge
derrière la haie.
Violette avait vu elle
aussi et ne se faisait pas la moindre illusion.
- Ce sont des
Allemands, dit-elle, j'aperçois la casquette de l'un
d'eux.
Au milieu de la route,
les Allemands ont établi un poste de protection.
Depuis deux jours un ordre de la Kommandantur interdit
la circulation de tous les véhicules français... et
l'agent chargé d'informer Anastasie de la présence des
troupes SS n'a pas pu accomplir sa mission.
Brusquement une
fusillade crépite, à la sortie du bourg. Il semble
qu'un pied gigantesque vient de se poser sur une
fourmilière ! Les soldats courent en tous sens vers
leurs armes, dans un concert de cris, d'ordres affolés
des sous-officiers... schnell ! schnell terrorist !
Terrorist !
"Chacun pour soi
!"
Alors tout se passe
très vite, avec la précision d'un scénario bien réglé,
Jacques tend sa main gantée de blanc par la portière,
tout en stoppant la voiture à moins de 25 mètres des
sentinelles. Il descend et prend le Sten de
Violette. A
l'abri de la portière, avec un sang-froid
extraordinaire, il arme la mitraillette et se tournant
vers ses camarades : "Chacun pour soi !".
Bariaud lâche le vélo
qui tombe à grand fracas. Il ouvre la portière, bondit
sur la route qu'il traverse comme un trait. D'un bond
il détale en zigzagant dans le pré.
Jacques n'a pas perdu de temps, se dégageant de la
portière il braque la Sten sur les allemands stupéfaits
et lâche posément une longue rafale qui jette le
désarroi et la panique chez les soldats. "Sten" en main,
il se laisse alors glisser dans le petit fossé qui borde
la route. Violette quitte la banquette, traverse le
chemin pour s'abriter derrière un arbre. Une rafale
traverse la haie, Violette réplique aussitôt.
- Etes vous folle ?
rugit Anastasie. Venez près de moi, sinon vous n'avez
aucune chance de vous en tirer. Elle jeta un oeil vers
le jeune garçon qui s'enfuyait main n'était pas encore
hors de portée, envoya une nouvelle rafale, puis rejoint
Jacques dans le fossé.
- Il faut quitter le
chemin, souffle Violette à Anastasie qui approuve
silencieusement. la seule chance que nous ayons de nous
en tirer est de fuir à travers champs.
Violette quitte
ses chaussures à hauts talons et elle fuit à son tour,
pieds nus dans l'herbe haute, ruisselante de rosée qui
lui cingle les jambes.
Alors seulement Jacques
détale à son tour, alors que les balles commencent à
siffler.
Bariaud saute une
balustrade, sous le tir des allemands. La rafale frappe
une vieille femme : Madame Verdier, la femme du facteur,
qui gardait des vaches dans un pré, en bordure de la
route. Elle tombe foudroyée. Bariaud continue sa
course, miraculeusement sain et sauf. Après bien des
péripéties il rencontre un paysan conduisant une paire
de boeufs : "Ne vas pas à la gare, les boches y
sont !" Précieux conseil ! Bariaud traverse carrément la
voie ferrée et file vers des bosquets.
Les allemands se sont
ressaisis et, la première surprise passée ajustent mieux
leur tir. Jacques court toujours, lâchant une
rafale de temps en temps pour retarder ses poursuivants.
Le chargeur épuisé il jette l'arme, se débarrasse de ses
beaux gants blancs et rejoint Violette qui est en
difficulté. En traversant une rigole, elle a
trébuché et maintenant elle boite, la cheville
foulée. Ce n'était pas une balle qui avait arrêté
Violette, mais sa cheville, déjà cassée à Ringway lors
de son stage de parachutisme.
Le tir allemand devient
de plus en plus dangereux. Les soldats encerclent
méthodiquement les fuyards. Jacques essaye de
porter Violette.
Elle ne peut plus avancer. Des allemands se
montrent à gauche. D'autres montent de la gare, à
droite. C'est fini. Violette lui jette un
dernier regard. "Fuyez !" Jacques est reparti.
Accroupie
sous un pommier, elle constituait maintenant un gibier
idéal pour les Allemands. Les projectiles soulevaient
la terre autour d'elle, la couvrant de glèbe humide et
d'herbe hachée Elle se releva péniblement et, adossée au
pommier, se mit à tirer à son tour.
- Avancez, avancez donc
si vous en avez le courage, cria-t-elle, rageuse aux
Allemands. tandis que des larmes d'impuissance et de
colère ruisselaient sur ses joues. Elle lâcha une
rafale. Plusieurs d'entre eux tombèrent.-. Derrière un
boqueteau ou il s'abritait, Anastasie comprit qu'elle
était perdue et qu'il ne pouvait plus lui être d'aucun
secours.
Violette tint en respect
les Allemands, permettant ainsi à "Anastasie" de
s'échapper conformément a ordres de Staunton. Des témoins de cet
accrochage ont confirmé à Philip Vickers avoir vu des
soldats SS tomber à terre.
Violette,
légèrement
blessée au bras, une entorse à la cheville, plus de
munitions, et littéralement épuisée a été capturée.
Maintenant plus de cent
soldats sont égaillés dans la campagne, ratissant chaque
haie, chaque buisson. La maison des Montintin près
de la voie de chemin de fer le long de laquelle
Anastasie a pris la fuite est
fouillée méthodiquement. Les placards, la cheminée, les
armoires, les lits, le clapier, le bûcher sont visités.
Rien !
La chenillette repart.
Violette qui ne soupçonne pas Jacques si près d'elle
jette un dernier regard sur le lieu de sa capture...
Pendant ce temps, jean
Bariaud qui a réussi à échapper à ses poursuivants, n'a
qu'une hâte: prendre contact avec le Major Staunton qui
se trouve à Sussac.
Après bien des difficultés, il réussit à joindre
l'officier britannique et il l'informe de la triste
nouvelle.
Violette
est amenée au quartier général de la Gestapo à Limoges
et interrogée par le SS major Kowatch qui avait présidé
le jour précédent aux atrocités de Tulle.
Malheureusement, il est trop tard et Staunton ne peut rien faire pour la
délivrer. Le lendemain, accompagné de Bob
Maloubier et d'une équipe de résistants, il se rend à
Limoges et surveille la prison pendant plusieurs
journées.
Violette était conduite deux fois par jour au quartier
général de la Gestapo, pour y être interrogée.
C'est pourquoi ses camarades projetaient de l'enlever au
cours d'un de ces déplacements. L'opération devait
être effectuée le 16 juin. Bob Maloubier et quatre
maquisards, fortement armés, devaient bondir d'une
voiture et enlever Violette, tandis que Staunton et six
autres hommes, tous volontaires, couvriraient
l'opération en livrant combat aux gardes allemands.
Hélas, à l'aube du 16 juin, Violette fut transférée de
Limoges à Paris, en sorte que le sauvetage ne put avoir
lieu. Bien entendu, Jacques Dufour qui entre temps
avait rejoint Staunton, devait participer à l'opération.
Un tragique épilogue
Amenée à Paris, avenue
Foch, Violette SZABO fut interrogée par
le SS Sturmbannführer
Hans Joseph Kieffer (qui fut plus tard exécuté par les
Anglais en tant que criminel de guerre)
et ses aides, mais elle refusa obstinément de parler,
malgré les tortures. Quelques semaines plus tard,
le 8 août 1944, elle fut déportée en Allemagne avec deux
autres femmes du S.O.E. : Denise Bloch, une française
israélite qui servit au S.O.E. comme radio et
Liliane Rolfe,
(agent courrier du
circuit "Historian" (Loiret)
réseau commandé à Orléans par George Wilkinson).
Les trois femmes furent
déportées à Ravensbrück, le terrible camp de
concentration situé dans les marais du Mecklembourg. Ce
camp contenait 40.000 femmes provenant de tous les pays
soumis à la domination hitlérienne. Elles n'y restèrent
que trois semaines et furent transférées à Torgau, un
camp de travail d'où elles envisagèrent de s'évader.
Malheureusement elles furent ramenées à Ravensbrück Le
26 janvier 1945, alors que les armées alliées avaient
déjà pénétré en Allemagne et que les Russes après la
prise de Varsovie, avançaient en Prusse Orientale,
Violette SZABO, Denise Bloch et Liliane
Rolfe
qui avaient été entraînées
avec elle en Angleterre,
furent
extraites de leur cellule et conduites dans une cour,
derrière le four crématoire. Denise Bloch qui avait été
très maltraitée et Liliane Rolfe qui souffrait d'une
pneumonie durent être portées sur des brancards seule
Violette pouvait marcher. Cette scène a été décrite par
un témoin oculaire, Madame Julie Barry, qui a survécu à
sa déportation.
Le commandant du camp,
le S.S. Sturmbannführer, Fritz Suchen lut un ordre
émanant de la direction des services de
contre-espionnage à Berlin, prescrivant que les trois
prisonnières, "condamnées à mort", devaient être
exécutées, et il ordonna au S.S. Scharführer Schülte de
procéder aux exécutions. Schülte abattit chaque jeune
femme d'une balle dans la nuque. Le médecin du camp, le
S.S. Sturmührer docteur Trommer, constata leur décès.
Les corps des victimes furent aussitôt portés au four
crématoire et incinérés. Telle fut la fin tragique de
Violette Szabo
La fille de Violette,
Tania, qui eut l'insigne honneur de recevoir des mains
du Roi Georges VI, la croix de Saint-Georges, décernée à
titre posthume à sa mère, vint en Limousin effectuer un pieux pèlerinage. Elle a tenu à
rendre visite à Mme Montintin ; elle s'est recueillie
sur la tombe de Jacques Dufour ; elle a suivi pas à pas,
le chemin que parcourut sa mère quand les S.S. la
traquaient. Elle s'est rendue également chez M. BARIAUD,
le seul survivant de la tragique embuscade.
9 Juin 1944. Violette
vivait sa dernière journée de liberté. La déroute de
l'armée allemande se dessinait. Le lendemain, 10 juin
1944, ces mêmes S.S. qui avaient pendu à Tulle, brûlé,
tué, capturé Violette à Salon La Tour, partaient en
expédition punitive.
Ils allaient brûler
Oradour.
Il existe des mémoriaux
à Violette Szabo en Angleterre à Saint-Paul's, Knightsbridge, dans Lambeth et Stockwell et au Musée de
Wormlow, Herefordhsire. En France à Pont-Rémy et
Saint-Valéry (Somme) Valençay (Indre) et au
Clos-de-Sussac
(Haute-Vienne).
|
Le
B-24 Liberator au 1/48ème
Seul Monogram (Revell
pour l'Europe) nous propose le B-24 D au 1/48ème. Ce
n'est pas une maquette récente et elle est donc loin des
standards actuels. L'intérieur est sommaire et devra
être totalement revu et corrigé. Les vitres, bien que
présentées dans un sachet séparé, à remplacer ou à
refaire.
La gravure d'origine
est en relief ; ce sera la première étape des travaux
sur le quadrimoteur. Après regravure et ponçage, un fin
trait de colle hyper liquide est passé sur les lignes de
structure afin de leur donner un aspect plus régulier.
Après ces préliminaires, venons en aux choses sérieuses
:
Premiers pas...
classiques :
Encore
une fois, c'est par le poste de pilotage que les
opérations ont commencé. Le tableau de bord est une
pièce essentielle, car bien visible par la "serre à
géraniums" qui éclairait le poste de pilotage. La
planche de bord Monogram a l'avantage d'être juste par
la position des cadrans et divers interrupteurs. La
solution idéale a donc consisté à le remouler en résine
(plus facile à travailler que le plastique). Après avoir
percé l'emplacement de chacun des cadrans, la planche a
été affinée et des cadrans "Waldron" placés derrière une
fine feuille de celluloïd. Les interrupteurs on été
peints à l'huile... et avec une loupe (y'a dix ans...
j'l'aurais fait à l'oeil nu...)
L'ensemble de
l'intérieur est à reprendre, voire à créer en totalité.
Voici quelques éléments à corriger ou à reprendre
totalement :
- Les sièges du pilote
et du co-pilote sont à refaire. Ils proviennent du kit
du Marauder (Monogram) et ont été adaptés au B-24.
- L'espace situé sous
le plancher abritait des boîtiers électriques. Il faut
donc réaliser ces équipements en prenant soin de laisser
le passage conduisant de la soute à bombes au poste
avant de l'avion.
- Le tunnel contournait
la roue avant de l'avion
par la droite.
La plaque métallique est représentée à l'aide d'un bout
de plaque PSP (Verlinden).
- L'accès au pont
supérieur à partir de la soute se faisait par une
échelle escamotable. En position levée, elle donnait
accès au tunnel. Cette échelle est construite en profilé
"Evergreen".
- Le poste du radio est
à créer en totalité, à partir du set de superdétails
pour le B-17 (Verlinden) et de carte plastique.
- La soute à bombes
reçoit quelques améliorations, à commencer par un
plafond et des renforts de structure entre ses parties
avant et arrière.
- De nombreuses
bouteilles d'oxygène équipaient le B-24. Elles sont
remoulées sur celles du B-29 de Monogram.
- Des containers type
C et
H sont chargés dans
l'appareil. Réalisés en scratch, ils seront
prochainement commercialisés par Maurice DES (DESKIT).
Special Duties :
Les avions utilisés par
les Carpetbaggers étaient très particuliers : Destinée à
transporter des agents, la partie arrière avait été
totalement transformée. La tourelle escamotable
"Sperry" avait été supprimée pour céder la place à un
trou circulaire appelé "Joe Hole" par lequel
s'effectuait la sortie de l'appareil. Ce trou est donc à
percer dans la partie inférieure de l'appareil, en
suivant la ligne délimitant l'opercule de la tourelle
ventrale. Après quelques contorsions cérébrales pour
ramener à la surface mes souvenirs de géométrie, c'est
avec un compas cutter que ce trou a été percé.
A l'intérieur, le trou
était bouché par une plaque de bois qui n'était ôtée que lorsque l'appareil était sur la
zone de saut. Pour les agents transportés et le
dispatcher, des sièges avaient été
installés autour du "Joe Hole". La plaque d'obturation,
comme les
plaques de protection
situées sous les sabords, est réalisée en bois.
Sur de nombreux
appareils du 802nd Bomb Group, les mitrailleuses latérales et leurs supports avaient été
supprimées pour permettre au dispatcher et au mitrailleur de jeter
les colis et paquets divers qui
accompagnaient chaque mission.
Dernières
améliorations à l'arrière de l'avion : les gouttières
d'approvisionnement de la tourelle arrière et les
toilettes chimiques sont construits en scratch.
Les
tourelles :
Deux
tourelles équipaient le B-24 D :
Une "Martin
250 CE Electric Turret" était montée en tourelle
dorsale. Paradoxe de Monogram, celle fournie avec le
Liberator est sommaire, et totalement vide dans sa
partie inférieure, alors que celle issue du B-26
Marauder de la même marque est superbe...
Pas la peine
de vous faire un dessin, j'ai adapté une pièce de B-26
au Liberator. Les affûts et les canons ont été remplacés
par des éléments en résine (Aires) sur lesquels ont été
ajoutés des cache-flammes qui étaient un montage
standard pour les missions nocturnes.
La
situation est loin d'être meilleure pour la tourelle
arrière : C'est une catastrophe. En plus d'être
totalement vide, elle a été réalisée en deux pièces
transparentes, et a été, pour des raisons techniques
divisée par le travers, alors qu'aucun joint ou ligne de
structure ne divisait le vrai toit en plexiglas de la
tourelle Consolidated. De plus, la partie transparente
ne descend pas assez bas sur les flancs.
Alors que
faire ? se contenter d'un vilain joint en travers ? Afin
de garder cette option en cas d'échec, je décidai donc
de remouler ces deux pièces en résine opaque. Une
première tourelle fut assemblée , dont les parties
transparentes furent extraites, ne laissant que la
structure métallique.
Une deuxième
pièce fut moulée dans la masse. Elle allait me servir
pour thermoformer la vitre supérieure. Après une demi
douzaines d'échecs, j'arrivai à découper une vitre
s'adaptant à ma pièce en résine.
Une
structure en carte plastique
et de nouvelles mitrailleuses (Aires) prirent place à
l'intérieur de la tourelle, sans oublier les commandes
des armes et le coussin sur lequel prenait place le
mitrailleur. En fait, seul le système
d'approvisionnement en munitions a été conservé de la
tourelle d'origine. Après peinture intérieure et
extérieure, les vitres ont été refaites : du "crystal
clear" pour les deux petites vitres, un carré de
celluloïd pour la vitre frontale et ma pièce
thermoformée pour le toit. Ceci m'a donné l'occasion
d'essayer la colle blanche "TAMIYA Craft Bond" qui donne
d'excellents résultats.
Les ailes...
Comme le
fuselage, les ailes demanderont quelques modifications
sur deux points principaux : les capots moteurs et le
train d'atterrissage.
Le train
d'atterrissage est faux et moche. La seule solution
permettant d'assurer à la fois une forme correcte et la
solidité nécessaire au poids de l'appareil est de
refaire les jambes en métal... Des roues en résine (True
Details) permettront de stabiliser l'appareil. Le tout
en images :
Les moteurs seront également améliorés. On commence par
les entrées d'air des radiateurs qui doivent être
percées et excentrées par rapport à la pièce d'origine.
Je n'ai modifié qu'un demi anneau frontal qui a ensuite
été remoulé. Pour donner plus de volume aux moteurs,
l'idéal est de représenter les volets de refroidissement
en position ouverte. Là encore, je n'ai pas eu le
courage de faire quatre fois les opérations de découpe
et d'ouverture des volets et j'ai donc procédé par
moulage.
Enfin... la
peinture ! et le diorama
Tout a déjà
été dit sur le sujet peinture... si ce n'est que pour
des raisons de simplicité du maniement et d'accès à la
face intérieure des nacelles moteurs, l'avion a été
peint avant l'assemblage des ailes et des plans
verticaux.
C'était un
appareil noir, enfin plus exactement gris très foncé car
le noir se ternissait particulièrement vite. La peinture
est acrylique (Tamiya) diluée avec le diluant de la
marque, et passée sur une couche d'Alclad afin de
représenter un appareil très écaillé, comme celui
ci-dessus.
7 juin 1944.
Sur le terrain de Harrington, alors que les agents qui
s'apprêtent a partir pour la France vérifient leur
matériel, l'équipage de Marvin Fenster se présente
devant le B-24D avec lequel ils vont effectuer cette
mission. Il a été transporté par un camion Dodge WC-63
6x6 que l'on voit sur plusieurs photos prises à
Harrington. C'est une adaptation personnelle sur une
base de Dodge 4x4. La jeep provient comme d'habitude de
chez
DESKIT.
Les
figurines des agents ont été crées par Eddie ROSIER.
Elles seront bientôt disponibles chez
DESKIT.
Les autres viennent de plusieurs marques et ont été
recomposées pour coller aux besoins. A noter que les
sacs proviennent du nouveau set issu de la gamme MM48 de
TAMIYA. |
|
|